Toute les victimes qu’il m’a été donné de rencontrer ont affirmé avoir toujours à l’esprit la possible rechute. Certains ayant vécu plusieurs burn-out à plusieurs années d’intervalle m’ont confié que cette crainte avait malheureusement disparue et qu’elles auraient préférer ne pas la perdre de vue pour éviter la rechute. D’autres flirtent en permanence avec le burn-out : ce sont les mêmes qui affirment ne pas avoir le choix. Vous êtes prévenu : le burn-out n’arrive pas qu’aux autres et pas qu’une seule fois malheureusement. Si les récits des victimes et/ou les souvenirs peuvent servir de prévention à dose homéopathique c’est déjà ça de gagné, mais travailler et réfléchir à son comportement au travail, à sa façon de l’investir, à son tempérament personnel et professionnel, à ses valeurs et à ses habitudes est une forme de vigilance à vie.

Revoir la centralité du travail dans votre vie.

Le travail est important dans votre vie. Il est même indispensable à votre survie économique et sociale.

Après un burn-out, les victimes en prennent conscience profondément et sont prêtes à mettre en place un nouveau rapport à leur travail. Celui-ci reste toujours primordial à leurs yeux, sa finalité dans leur vie est toujours importante, mais sa place va radicalement changer.

Beaucoup de femmes vont faire le choix du temps partiel pour équilibrer leur vie personnelle avec leur vie professionnelle. Certains hommes aussi, de plus en plus pour voir leurs enfants grandir et pour pouvoir passer un temps de qualité avec eux.

Beaucoup font des choix importants de changement de carrière, de réorientation professionnelle ou de rupture avec une entreprise, une fonction, un style de vie professionnelle. Certains renoncent à tout jamais aux fonctions managériales de plus en plus…

Sur la scène de l’entreprise, il est mal vu de faillir. Prenez les devants.

Au même titre que les ressources naturelles de la planète, vos ressources ne sont pas inépuisables. Heureusement, elles ne sont pas quantifiables et rien ne peut vous apporter la preuve que celles-ci disparaissent. Donc pas d’inquiétudes inutiles. Néanmoins, vous le sentez bien parfois : l’entrain pour aller au travail pour y exercer un savoir faire pourtant sur lequel vous avez été recruté n’est pas toujours à son apogée.

Préserver son écologie professionnelle c’est prendre soin de soi en tant que professionnel. Au même titre que vous prenez soin de vous en tant que personne.

Certes il existe bien une contrainte autour de votre contrat de travail, mais vous l’avez signé et vous savez ce qu’on attend de vous. Vous avez d’ailleurs été sélectionné parmi plusieurs candidats, vous avez donc passé les étapes du recruteur avec brio et si vous êtes à ce poste, c’est parce que vous étiez le meilleur et le plus en adéquation avec les besoins du poste. Vous avez été choisi et vous avez choisi de dire oui.

Alors ? N’est-ce pas aussi de votre responsabilité de vous préserver en tant que meilleur élément pour votre prochain employeur dans une logique d’employabilité ? Donner le meilleur de soi-même, ok. Se préserver d’une chute de soi-même fait aussi partie du « je ». Votre carrière et votre santé au travail en dépendent…surtout que vous n’aurez pas qu’un seul employeur dans votre carrière et qu’il faudra vous battre à plus d’un titre pour préserver votre employabilité dans un marché de l’emploi en crise.

Se préserver est très éprouvant dans un système plus global dans lequel plusieurs éléments sont en relations. Lorsque vous vous promenez en barque avec vos enfants, vous devez veiller à ce qu’ils soient bien au centre et qu’ils ne soient pas trop turbulents pour garder l’équilibre. Mais quand tonton Jojo fait des mouvements de balancier pour faire peur à tout le monde, vous n’avez qu’un objectif : stabiliser l’embarcation pour protéger vos petits (qui eux bien sûr rient aux éclats devant les facéties de leur tonton Jojo).

Pourquoi je vous raconte cette histoire ? Parce que dans un système (ici humain) ou dans un contexte (ici de loisir), les objectifs des éléments en relations ne sont pas les mêmes, bien que veiller à l’équilibre global du système revient malgré tout un peu à chacun d’eux.

Pour votre travail, votre carrière, votre équilibre vie privé-vie pro, c’est la même chose. L’équilibre n’est jamais parfais, il est toujours en instabilité. Mais à vous de veiller à garder votre équilibre en tenant compte des aléas de votre contexte.

Il s’agit pour vous de garder votre équilibre et de veiller à garder une harmonie dans votre vie professionnelle afin de préserver votre équilibre et votre santé mentale au travail.